Des règles Et Caetera

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« Quelque indisposition particulière auquel sont sujettes les femmes » était l’euphémisme pour désigner ces petits moments où la délicate nature féminine préférait se retrancher du monde. Hum délicate. Endurer pendant la moitié de sa vie des douleurs régulières , et je ne parle pas de l’endométriose qui la fait culminer à des sommets inimaginables et dont les patientes/ victimes sortent peu à peu du silence, c’est éprouver sa nature délicate et douillette. Mais bien sûr…

 

Une fois par mois nous les femmes, nous nous retrouvons prisonnières d’une humidité poisseuse et souvent douloureuse qu’il nous faut camoufler, dissimuler pour ne surtout pas éveiller le moindre soupçon.

Courbée par la douleur que ne parviennent pas à éliminer paracétamol, ibubrofène et autres médicaments qui sous d’autres cieux ne sont délivrés que sous ordonnance (oui ces rémèdes de cheval . Parce que oui, ça peut faire vraiment vraiment mal. J’ai eu des amies qui se sont évanouies de douleur, d’autres qui n’arrivent parfois même pas à se lever.

 

 

Pas beaucoup d’effort pour nous les femmes, cette vidéo qui montre l’évolution des protections hygiéniques ( parce que littéralement il faut se protéger de cette atteinte à l’hygiène, n’est ce pas ?!! grrr) atteste qu’en gros rien n’a été fait de conséquent depuis le tampon des années  1930s. A croire que le sujet ne mobilise pas grand monde dans l’univers de la recherche

Les règles, on le vit toutes différemment mais toutes de manière … C’est le secret le mieux gardé, n’avez-vous jamais eu une pensée pour les otages ou les femmes emportées par des exodes de grandes ampleurs ( guerre, catastrophe naturelle, traversée maritime clandestine ) en se demandant comme allaient elles gérer cette période de sang. Il n’y a que nous pour se poser la question, le HCR prévoit des serviettes hygiéniques pour les réfugiées, ainsi que Médecins sans frontières mais ils se gardent bien de communiquer sur le besoin. Pourtant c’en est un, aussi important que trouver un toit et se nourrir. Bon c’est vrai que l’avantage quand on est malnutri c’est que les règles s’interrompent d’elles mêmes ( Pratique hein ! )

De toute façon, personne ne communique sur la question, même les marques de serviettes hygiéniques versent du liquide pour vitre pour le figurer. Du bleu pour que l’analogie soit bien claire. Evidente.

Et puis les réflexes de se cacher, de cacher cette intimité sanglante, sourire après un accouchement sur les photos alors que l’on baigne dans son sang, Sourire aussi plus tard avec son enfant qui bien évidemment vous comble de toutes les grâces alors que ce fichu retour de couches vous vrille l’utérus.

J’ai eu un retour de couches devant témoin, une visite d’un couple d’amis qui venait saluer et rendre hommage au bébé . C’est arrivé d’un coup sans que je ne m’apercoive de rien et je me suis retrouvée assise sur une énorme tâche rouge. Je me suis levée et je me suis liquéfiée ( ok c’est peut être pas la formule qui sied le plus à la situation) , j’étais gênée pour user d’euphémisme. Mais ce n’était rien en regard de l’embarras de mes invités, ils ont rapidement pris congé en prenant garde de contourner au maximum le canapé et moi qui était assise dessus , en m’évitant du regard . Moi la pestiférée, en pleine saignée … ô combien naturelle. Et pourtant si honteuse.

Et la fausse couche , autre inondation douloureuse sur tous les points qu’il nous faut nous les femmes, cacher , éviter d’aborder , épargner les autres quand c’est nous qu’il faudrait conforter, soutenir et laisser couler le flot …de paroles.

De la contraception, une affaire de couple ?

Se reproduire oui mais seulement si ON veut.On est indéfini n’est-ce pas, et bien là le on du couple c’est souvent …..la femme !

Alors évidemment c’est la femme qui est déjà l’écrin où se niche l’héritier ou les héritiers du Mâle qui doit se farcir la corvée de mettre un holà à cette reproduction.

Pillule à prendre impérativement à la même heure, tous les jours du mois, pardon 28 jours puis faire une pause et reprendre en respectant scrupuleusement la posologie. Vigilance accrue, il ne faut pas se louper. Ou alors injection d’hormones à faire en milieu médical, chouette comme c’est excitant !! Et les hommes, pas de traitement hormonal, d’ailleurs que quelqu’un me dise si un seul département de recherche se penche actuellement sur la question !!

Les alternatives que sont les spermicides (super pratiques , question timing et praticité on repassera !) les implants ( si vous avez une amie devenue brusquement enflée et boutonneuse, c’est sûrement suite à un implant et ses effets secondaires enchanteurs) très efficace mais peu commodes , ne sont pas pensés pour intégrer nos quotidiens.

Anecdote qui remonte à 2 générations et que je partage avec vous. Une de mes aïeules  s’est vu reproché par le personnel médical son incapacité à faire des bébés en forme (après 4 accouchements, 2 prématurés et 1 assistance par ventouse) le chirurgien gynéco a décidé de façon unilatérale de lui ligaturer les trompes. Comme ça. Sans la consulter. Le mot contraception, l’implication et responsabilisation de son compagnon balayés.

Autre temps, autre mœurs, mais est ce que cela a tant changé que cela ? Elle n’avait pas décidé de cesser de procréer (« mal » d’ailleurs selon le médecin qui a décidé de couper court à sa faculté reproductive ) comme beaucoup de nos consoeurs ne choisissent pas de continuer à le faire…

Pas de conclusion à cet article et comme dirait mon amie Yoyo dans www.jolieville.net  «  ça sort comme ça sort ! »

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